Une techique de changement à multiples utilisations
La PNL est une technique de changement psychologique: elle peut guérir une phobie, désensibiliser un souvenir traumatique, améliorer des performances sportives, motiver une classe d’élèves, améliorer les ventes d’un commerciel. Bien que ne se limitant de loin pas au domaine thérapeutique, elle peut avoir un impact de guérison impressionnant.
Historique
En 1973, en plein boom des nouvelles thérapies dites humanistes, deux docteurs en psychologie américains, John Grinder et Richard Bandler se rencontrent. Le premier est également linguiste et le second, informaticien. Ils décident de percer ensemble le secret des trois meilleurs thérapeutes du moment: Virginia Satir (thérapie familiale), Fritz Perls (Gestalt) et Milton Erickson (hypnose). Ils se mettent à filmer et observer des centaines de séances de thérapie des trois maîtres. Leur question : peut-on apprendre l’excellence ?
Dans le cas d’Erickson, un innovateur de génie, aux méthodes totalement originales et imprévisibles, ce sera un long travail. Pourtant ils éditent des règles qui permettront au praticien de “modeler” (prendre pour modèle) toute personne experte dans son domaine, que ce soit en thérapie, en politique ou en marketing. La Programmation Neuro-Linguistique ou PNL est inventée.
C’est volontairement que Grinder et Bandler ne réservent pas leur technique aux seuls professionnels de la santé: cette méthode révolutionnaire connaîtra un développement mondial fantastique. La plupart des méthodes de coaching, que l’on retrouve en particulier dans le domaine du sport, y trouvent leur source. En mettant cette technique dans les mains de tous, Grinder et Bandler lui font perdre sa respectabilité au yeux de la communauté scientifique. N’est-elle pas utilisée par des vendeurs de voitures ?
Thérapie par la PNL
En PNL le thérapeute part de la question fondamentale : comment faites-vous pour aller mal ?
– Avez-vous des images négatives ?
– Passez-vous votre temps à vous injurier (« minable, raté, coupable! »)?
– Avez-vous à quelque part dans votre corps une sensation particulièrement désagréable ?
Le thérapeute portera toute son attention sur comment le patient crée son malaise. En observant les mouvements des yeux et le choix inconscient des mots, il pourra déterminer si son patient est avant tout de type visuel, auditif, olfactif, gustatif ou tactile-kinésthésique (mouvement).
– Visuel : Je vois tout en noir ! Je n’ai plus de perspective !
– Auditif : C’est quand même dur à entendre, non?
– Olfactif : C’est franchement puant ce truc!!
– Kinesthésique : Ça me hérisse le poil !
En se synchronisant à la respiration et au langage du patient, le thérapeute crée un climat de proximité. Bientôt il pourra amener le patient à organiser ses perceptions différemment. Par exemple à voir au lieu de sentir, à mettre de la couleur dans sa vie ou au contraire à mettre de la distance par rapport à certaines images.
Renforcer les bons moments par l’association et effacer les mauvais par la dissociation
Quand nous aimons une chose (un fruit, une fleur, un morceau de musique,…), nous la mettons tout près. Nous la respirons, la caressons, nous l’écoutons attentivement. Souvent nous enrichissons cette sensation simple en y associant d’autres aspects de l’instant présent : tiens, tandis que nous repensons à ce pique-nique de l’été passé, nous nous rappelons à ce melon bien mûr, son odeur enivrante, sa chair sucrée, sa belle couleur jaune, et encore la jolie vue, la présence d’amis, la détente du corps allongé dans l’herbe. Quelqu’un a fait une plaisanterie et le rire a couronné le tout. Associer des impressions diverses renforce.
Au contraire, nous évitons ce qui nous gêne, nous heurte, nous fait mal. Dans un avion par exemple, nous éviterons la place juste à côté de la porte des toilettes. Dans la rue, nous fronçons le nez en passant près d’un mur sentant l’urine. Souvent, nous nous bouchons le nez mentalement (dissociation) pour ne pas sentir une odeur ou rester indifférent à la présence d’un casse-pieds (« je ne peux pas le sentir »). Lorsqu’un mauvais souvenir surgit, nous essayons aussi de l’isoler.
En PNL le patient apprend à renforcer consciemment ses ressources par l’association des cinq sens. A un amateur de cuisine italienne, on le fera décrire la préparation de sa sauce favorite :
– Ma sauce bolognaise, elle est fantastique, ah le rouge des tomates bien mûres, je la goûte, je la respire, c’est bon dans le ventre !
Ce ressenti de compétence sera ancré par une pression de quelques secondes, par exemple sur son épaule. Plus tard cette ressource sera réactivée quand il s’agira de faire face à une épreuve, comme la confrontation à un souvenir ancien désagréable.
Cette méthode centrée sur la perception permet de jouer avec les différentes modalités sensorielles (voir, sentir, entendre,…). Un patient kinesthésique (« il faut que je sent les choses, que je mette la main à la pâte ») incapable de se libérer d’une sensation angoissante et pesante, pourra apprendre à visualiser ce poids.
– Ce sentiment de lourdeur, là dans votre ventre, si on pouvait la peser, ça ferait combien de kilos ?
– Si elle avait une forme, elle serait comment ? De la pierre, du plomb, des cailloux ?
Par ces questions le thérapeute fait passer le patient d’une sensation sourde et imprécise à une représentation (image) concrète, nettement plus facile de modifier. La modalité visuelle offre, comme le cinéma, d’innombrables possibilités de transformation. L’agréable sera agrandi, intensifié. Le désagréable sera obscurci, ou éclairci, jusqu’à disparaître, rapetissé, rendu flou, …
Génératrice de changement
Bandler et Grinder ont repris de la Gestalt cette façon « d’halluciner » une scène, c’est –à-dire de créer devant soi une scène imaginaire qui sera corrigée :
– Imaginez la scène là devant vous, comme sur une petite télévision, c’est tout petit hein, vous vous voyez de l’extérieur. Comment pourrait-on changer cette histoire ? Ah, un chien féroce vient attaquer votre agresseur? Un ange vous protège? Un agent de police passe par hasard ?
La scène peut être ainsi reconstruite de manière positive, de l’extérieur. Plus avant que le patient s’imagine dans la scène, cette fois agréable. En jouant habilement avec association (être dedans et percevoir des cinq sens) et dissociation (voir et entendre de l’extérieur, comme un film où l’on pourrait s’observer), la PNL permet un travail « élégant » et en douceur.
Se faire un bon cinéma:
Le patient apprend à se voir faire une chose qui lui semblait jusque là impossible: caresser le chien noir du voisin, enfin parler à la jolie fille qu’il rencontre depuis des mois dans le bus, prendre l’ascenseur à son bureau. Il aura auparavant, avec l’aide de son thérapeute ancré ses ressources (p.ex. son sport préféré, le souvenir d’une victoire personnelle, un bon repas qu’il/elle a préparé). En plaçant la situation à distance (dissociation), en modulant la luminosité ou le son de la représentation, le client peut ainsi tromper son système de perception défectueux.
En savoir plus:
Pour plus de renseignements je vous recommande particulièrement les ouvrages de Bandler. L’ouvrage de Anthony Robbins – très américain, à lire à petite dose – est un autre livre que je conseille à mes patients. A voir dans la rubrique livres.
En conclusion:
La PNL est une approche simple, rapide, créative, et … efficace. Elle permet entre autres de traiter les psychotraumatismes en douceur.